« Protéger ce type de comportement, c’est entretrenir dans l’opinion l’idée que les élus sont tous pourris », a taclé le député socialiste René Dosière. « C’est un cadeau formidable fait au Front national et à ceux qui pensent que la classe politique est pourrie« , a lâché de son côté le député Nouveau Centre Charles-Amédée de Courson.
De nombreuses voix, aussi bien à gauche qu’à droite, se sont élevées, mardi 21 décembre, afin de protester contre l’initiative menée par le président du groupe des députés UMP, Christian Jacob, pour supprimer l’incrimination pénale envisagée pour les députés qui auraient sciemment fait une déclaration de patrimoine mensongère.
A l’origine, le texte devait répondre à une lacune dénoncée depuis des années par la commission pour la transparence financière de la vie politique : un député déclare, au début et à la fin de son mandat, son patrimoine et ses revenus, mais s’il ment, il ne se passe rien, faute de motif.
En commission des lois, le 8 décembre, gauche et droite s’étaient mises d’accord pour infliger 30 000 euros d’amende, une peine d’inéligibilité et jusqu’à deux ans de prison à un député qui omettrait de déclarer une partie de son patrimoine. Introduit lundi après-midi, l’amendement de M. Jacob, qui avait le soutien du secrétaire général du parti, Jean-François Copé, proposait tout simplement de supprimer cette incrimination pénale.
Baptême du feu pour Christian Jacob
Depuis, Christian Jacob, qui connaît là son premier échec en tant que nouveau président du groupe, tente d’éteindre la polémique. Il était mercredi matin sur France Inter pour dénoncer un danger de « populisme » à trop vouloir sanctionner les élus.
A distance, pour cause de vacances à Cuba, Jean-François Copé, dont M. Jacob est proche, s’est lui aussi défendu, s’opposant aux « déclarations démagogiques« . Il n’empêche : l’initiative du tandem Copé-Jacob laisse des traces à droite.